Vous trouverez ici une présentation de chaque modèle mis en avant par notre équipe, en cliquant sur le modèle désiré: Cadillac Escalade, Chevrolet Camaro, Corvette, Silverado, Suburban, Dodge Challenger, Charger, Ram1500, Ford F150, Expedition, Mustang, Thunderbird, GMC Sierra, Yukon, Hummer H2, H3, Jeep Gladiator, Lincoln Towncar
Mais avant, un peu d’histoire concernant l’industrie automobile américaine…
Entre 1966 et 2015, près de 488 millions de voitures ont été produites sur le continent nord-américain. Ce chiffre inclut les monospaces depuis 1991 et les SUV depuis 2001 seulement. Ce type de véhicules est considéré comme étant des utilitaires légers outre-Atlantique. C’est pourquoi, il a longtemps été exclu des statistiques de production de voitures particulières. Encore aujourd’hui, une BMW X4 ou un Toyota Rav4 sont classés dans la catégorie des « Light Trucks » en Amérique du Nord. Je précise que les pick-up et les vans ne sont toutefois pas compris dans ces données.
Les chiffres présentés proviennent du catalogue de la Revue Automobile Suisse pour la période allant de 1966 à 2013.
La production totale d’automobile par année
La production automobile nord-américain vole de record en record depuis 2012. Avec plus de 14 millions de voitures, le chiffre de l’année 2015 est plus de deux fois supérieurs au point bas de 2009. Les années de crise sont clairement visibles sur le graphique : 1970, 1975, 1982, 1991 et 2009. Sur la période, le point bas de l’activité se situe en 1982.
La production automobile par pays
Par pays, la production du Canada et du Mexique progresse régulièrement sans que cela ne se fasse au détriment de celle des États-Unis. C’est dans ce pays que les effets des crises régulières se font sentir le plus brutalement. Ainsi lors de la crise de 2009, la production s’est effondrée de 47% en deux ans avant de rebondir pour retrouver le niveau d’avant crise en 2012. L’année 2015 est la troisième meilleure année de production automobile aux États-Unis après 1977 et 1973.
Production automobile par nationalité du constructeur
Maintenant, observons la production automobile nord-américaine en fonction de la nationalité du constructeur. Au milieu des années 1960, la production sur le sol américain est entièrement réalisée par des marques américaines.
Au cours des années 1980, les japonais installent de nombreuses usines aux États-Unis, au Canada et au Mexique. Ils souhaitent produire localement pour éviter des mesures protectionnistes et être au plus près de leurs clients en leur offrant une gamme de modèles à leurs goûts.
En 2015, la répartition de cette production est de 46% aux marques américaines, 40% aux marques japonaises, 9% aux marques européennes et 5% aux marques coréennes.
Les grands groupes
Le grand perdant de ce demi-siècle est la General Motors. Sa production sur le sol nord-américain a été divisée par plus de deux entre le milieu des années 1980 et 2015.
Ford a mieux résisté mais il a du mal à repasser au-dessus des deux millions de voitures produites chaque année alors qu’il a fleureté plusieurs fois avec la barre des trois millions dans les années 1970.
Chrysler a souvent connu des crises sévères comme au début des années 1980 ou dix ans plus tard ou encore en 2009. Tel le phénix, le groupe a toujours su renaître de ses cendres. Ainsi, Chrysler a réussi à battre son record de production sur les cinquante dernières années en 2014. 2015 est sa seconde meilleure année.
La production des constructeurs japonais progresse de manière continue depuis les années 1980. Seule la grande récession de 2007-2009 a imposé un recul. Depuis le point bas de 2009, les japonais ont quasiment doublé leur production automobile nord-américaine.
Les constructeurs européens ont franchi le seuil du million d’unités produites en Amérique du Nord au cours de l’année 2011. Un record de production a été établi à 1,4 million de voitures en 2012.
Malgré une implantation tardive d’usines aux États-Unis, les coréens Hyundai et Kia parviennent à y produire plus de 700 000 voitures par an depuis 2012.
Le déclin de Général Motors
Nous avons vu précédemment que General Motors était le grand perdant parmi les producteurs d’automobiles nord-américains. En analysant le détail par marque, nous constatons que Chevrolet ne s’est jamais remis du décrochage réalisé entre 1979 et 1982. La marque est toujours restée en dessous des deux millions d’unités produites à l’exception de 2002 et 2004.
Les trois autres marques du groupe, Pontiac, Oldsmobile et Buick, ont commencé à décliner fortement à partir du milieu des années 1980. Deux d’entre elles ont même disparu aujourd’hui : Oldsmobile en 2004 et Pontiac en 2009.
L’expérience Saturn a duré près de 20 ans sans atteindre son objectif initial de combattre efficacement les marques japonaises.
Cadillac n’en finit plus de décliner depuis la fin des années 1970. La production de la marque oscille autour des 100 000 unités annuelles depuis 2009. Cadillac ne parvient pas à contrer ses concurrents japonais (Lexus, Acura et Infiniti) et européens (BMW, Mercedes-Benz, Audi et Jaguar).
S’agissant de GMC, les chiffres n’indiquent que les monospaces dans les années 1990. Les statistiques sont complètes en incluant les tout-terrains depuis 2001. Nous rappelons que ceci est valable pour tous les constructeurs. GMC clone plus ou moins les crossovers et les tout-terrains de Chevrolet mais sans apporter grand-chose de plus.
Ford
Au sein du groupe Ford, la marque Ford a une production en dent de scie au gré des périodes de repli et d’expansion économique du continent. Elle reste néanmoins comprise entre un et deux millions d’unités annuelles.
Mercury, marque sœur de Ford et réservée au marché nord-américain, tournait autour du demi-million de voitures produites chaque année. Elle a commencé à décliner au milieu des années 1990 avant de s’éteindre en 2011.
La marque premium du groupe est Lincoln. Elle ne parvient pas à retrouver son niveau de production de la deuxième moitié des années 1980 au-dessus des 200 000 voitures par an. Lincoln produit même moins de 100 000 voitures par an depuis 2008.
Chrysler
La marque phare du groupe était Plymouth dans les années 1960. Après 1973, Plymouth décline jusqu’au point de disparaître en 2001. Le sursaut des années 1990 est simplement lié à la prise en compte des monospaces dans les statistiques. Plymouth et Dodge ont en effet été des pionniers et des leaders du segment avec le modèle Voyager, lancé en 1983.
Ce même phénomène joue aussi pour Dodge. Mais la marque au bélier a profité de la disparition de sa rivale interne pour établir ses meilleurs scores de production au cours des années 2000.
La marque Chrysler a toujours eu une production évoluant suivant les cycles économiques. Le milieu des années 2000 est particulièrement porteur pour la marque grâce à son modèle 300 qui plaît.
Jeep intègre le groupe Chrysler en 1987 suite au rachat d’American Motors qui appartenait alors au français Renault. Nos données ne font apparaître les statistiques de production des voitures tout-terrain qu’à partir de 2001. C’est pourquoi, nous ne pouvons voir l’évolution de la marque Jeep que sur ces quinze dernières années. Entre 2009 et 2014, la marque multiplie sa production par quatre en Amérique du Nord. Ce succès spectaculaire est dû au nouveau Cherokee lancé en 2013. Ce modèle phare de la marque a troqué sa carrosserie carrée de tout-terrain pour adopter la ligne d’un crossover tout en conservant de bonnes capacités de franchissement. Cela a suffi à sa réussite. Je précise que le petit tout-terrain Renegade n’est pas produit en Amérique du Nord mais uniquement en Italie, au Brésil et en Chine. Il n’est donc pas inclus dans ces chiffres de production.
Les constructeurs Japonais aux États-Unis
Tous les constructeurs japonais, à l’exception de Daihatsu, se sont installés en Amérique du Nord au cours des années 1980 pour y produire des véhicules. Si depuis Isuzu et Suzuki ont jeté l’éponge, respectivement en 2008 et en 2012, les autres sont toujours là avec des fortunes diverses.
Honda et Toyota se tirent la bourre de manière continue depuis 30 ans avec une progression constante des chiffres.
Le troisième larron est Nissan. C’est le premier à s’être implanté en Amérique du Nord, au Mexique précisément, en 1977. Après un déclin dans les années 1990, la marque a repris sa progression pour se rapprocher du duo de tête.
Parmi les autres, Subaru progresse de manière continue depuis la fin des années 1980. Son usine produit même des Toyota depuis 2007.
Mazda a produit des voitures dans une usine commune avec Ford entre 1987 et 2012. Après une interruption en 2013, la marque a recommencé à fabriquer des voitures en Amérique du Nord, au Mexique plus exactement, à partir de 2014.
Après de bons résultats au cours des années 1990, Mitsubishi a fortement reculé sans jamais inverser la tendance.
Enfin les marques premium des japonais sont aussi fabriquées sur le sol nord-américain depuis 1997 pour Acura, 2003 pour Lexus et 2004 pour Infiniti. Ceci est un signe de confiance des japonais dans leurs unités nord-américaines pour assurer un standard de qualité identique aux productions en provenance de l’archipel nippon.
Les constructeurs Européens
Volkswagen a débuté la production de Coccinelle au Mexique en 1967. Ce modèle y était déjà assemblé à partir de lots de pièces détachées depuis 1954. Elle a produit 1,1 million de voitures aux États-Unis entre 1978 et 1988. La marque allemande est revenue produire aux États-Unis en 2011. Des Volkswagen ont aussi été construites au Canada, chez Chrysler, entre 2008 et 2013. Bien avant le scandale du Diesel Gate survenu en septembre 2015, la production de Volkswagen en Amérique du Nord recule depuis 2012.
Renault a connu une brève présence aux États-Unis dans les années 1980 avec les Alliance et Encore, dérivées des Renault 9 et 11, produites chez American Motors de 1982 à 1987. Nissan a fabriqué des Clio Sedan au Mexique entre 2001 et 2009. Pour être complet, Renault avait aussi assemblé des voitures à partir de lots de pièces détachées au Mexique entre 1960 et 1986 y compris quelques Alpine.
BMW commence à produire aux États-Unis dès 1994 avec un succès croissant année après année. Des voitures ont aussi été assemblées au Mexique à partir de kits de pièces détachées entre 1994 et 2003.
Mercedes-Benz a débuté sa fabrication du tout-terrain Classe M en 1997 mais nous rappelons que les données de ce type de véhicules n’apparaissent qu’à partir de 2001. Comme pour BMW, l’implantation de la marque à l’étoile est une réussite.
Le dernier européen à produire en Amérique du Nord est Fiat. Les 500 destinées aux marchés nord-américains et sud-américains sont fabriquées dans une usine Chrysler au Mexique depuis 2011.
Notre tour d’horizon des chiffres de la production automobile nord-américaine se termine. En comparaison avec la situation européenne, nous n’observons pas un phénomène de délocalisation massif vers le Mexique même si quelques transferts dans ce sens se sont opérés.
Le déclin des marques américaines en général, et de General Motors en particulier, est dû à une mauvaise gestion des attentes de la clientèle et à une perte de compétitivité face aux concurrents japonais. L’implantation de ces-derniers sur le sol nord-américain a permis à la production de voitures de s’y maintenir au global et même d’y progresser.
Le succès des japonais, mais aussi des quelques européens et des coréens, a eu pour contrepartie la mort de cinq marques américaines : Plymouth, Oldsmobile, Pontiac, Saturn et Mercury.
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